Simon Boussiron, né en 1873 et mort en 1958, est ingénieur des Arts et métiers.
Diplômé à 18 ans, il travaille d'abord chez Eiffel, avant de fonder l'une des premières entreprises de construction en béton armé en 1899.
Dès 1900, Simon Boussiron publie des règles de calcul du béton armé et construit, pour l'Exposition universelle, des planchers de 15 à 20 m de portée.
En 1906, il réalise la couverture en voûtes minces à trois articulations du canal Saint-Martin à Paris, et en 1910, à la gare de Bercy, les premières voûtes minces en béton percées de lanterneaux.
Nicolas Esquillan (1902-1989), est engagé dans le bureau d'études de l'entreprise dès 1923 et est formé auprès de Simon Boussiron et de RogerVallette.
Il y effectuera toute sa carrière et assurera la poursuite des chantiers lorsque Simon Boussiron prendra sa retraite en 1936. Boussiron confie alors la gestion de l’entreprise à son gendre Jacques Fougerolle (1902-1965) assisté de Charles Poujade-Renaud et de Nicolas Esquillan en tant que chef d’études des ouvrages d’art. Esquillan sera promu directeur technique en 1941.
L’entreprise se spécialise dans les années trente dans les ponts et les hangars d’aviation.
Le pont de La Roche-Guyon sur la Seine (1932-1934, détruit en 1940), dernier ouvrage commun de Boussiron et Nicolas Esquillan, remportera le record mondial des ponts en béton armé à tablier suspendu, avec une portée de 161 m.
Nicolas Esquillan et l’entreprise vont multiplier des records dans l’après-guerre, avec motamment le pont de la Coudette sur la gave de Pau, record mondial des ponts route en bow string en béton armé (1943), le viaduc ferroviaire de la Méditerranée sur le Rhône, record mondial des ponts rail en béton armé à double voie suspendue (1950), le hangar double de l’aéroport de Marignane, record mondial de portée pour les couvertures à voile mince (1951), le viaduc de La Voulte-sur-Rhône, le plus long pont du monde sous voie ferrée normale en béton précontraint (1953), les pylônes du pont de Tancarville, record mondial de hauteur des piles de pont suspendu en béton armé (1957) et le Centre national de l’industrie et des techniques (CNIT), qui détient toujours les records mondiaux de portée et de la plus grande surface de plancher supportée point par point d’appui (1958).
Les hangars de l’aéroport de l’Arc à Marignane, près de Marseille, sont encore remarquables à bien d’autres titres. Les deux voûtes de 100m x 60m, pesant 4200 tonnes chacune, sont construites au sol pour des raisons d'économie, pour ensuite être hissées à 19m en quelques semaines sur des piliers construits en sous-œuvre au fur et à mesure, en une démarche sans précédent.
Au décès de son PDG, Jacques Fougerolle, survenu en 1965, l'activité de l'entreprise commence à diminuer, faisant face à des problèmes financiers. En 1969 elle passe sous le contrôle de la Compagnie française d'entreprise (CFE), filiale de la Compagnie financière de Suez. Malgré sa participation, aux côtés de Bouygues, à la construction du Parc des Princes, la CFE déposant son bilan en 1974, la société est mise en liquidation et absorbée par Bouygues.